Point-du-Jour. On ne croyait pas la brèche si praticable. La porte et le pont-levis s’étaient abattus et formaient une espèce de pont naturel ; » à cette cavalerie commandée par les généraux énergiques comme Galliffet et Halna du Fretay, et enfin à cette infanterie où figuraient les meilleurs soldats de Metz et la division de Faron, aguerrie, entrainée par tous les combats du siège. Paris n’avait à opposer, en dehors et au dedans de ses murs, que des troupes d’une bravoure et d’une ténacité extraordinaires, mais bien inférieures en nombre, qu’il était difficile de relever et de soutenir. Combien la Commune put-elle mettre en ligne de combattants, pour résister à cette armée de 130,000 hommes, qui, après le 16 avril, entoura Paris, se rapprocha de plus en plus de ses murailles ?
La réponse n’est pas aisée à donner. Il faut se mettre en garde contre les évaluations exagérées ou fictives. Il convient de reconnaître d’abord que, si l’on a pour l’armée de Versailles, outre les déclarations de M. Thiers, des tableaux et états officiels dressés par des généraux comme Vinoy, de Valdan, Appert, rien de semblable n’existe du côté des fédérés. Les états sont inexacts ou ont été détruits. Contrairement à l’armée de Versailles, qui, à peine existante à la fin de mars s’accrut progressivement et rapidement, les bataillons de la garde nationale diminuèrent très promptement ; quelques-uns virent leurs effectifs se disloquer et se fondre après la première sortie ; beaucoup de bataillons successivement disparurent complètement, par défection, lassitude, ou furent remaniés. Il y eut près de 80,000 hommes en armes, à l’époque du 2 avril. Vers la fin de la lutte, on eut bien des difficultés à mettre en ligne une douzaine de mille hommes. Trois mille vaillants tinrent seulement le fusil au début de la dernière semaine. Il n’y eut pas plus de douze cents désespérés, à partir du mercredi 24 mai,