Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/394

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lui racontai le plus fidèlement possible ma conversation avec M. Picard, et à son honneur, je puis dire et affirmer que je le trouvai très éloigné de tout acte honteux…

(Bronislas Wolowski. — Dombrowski et Versailles, éd. Léopold à Lemberg, édition interdite en France, p. 80.)

Drombrowski étant à Lyon, en quête d’un emploi civil, avant le Dix-Huit mars, avait eu l’intention très nettement exprimée de se retirer de la vie publique. Revenu à Paris, il fut acclamé, entraîné, par ses anciens camarades de la 2e légion de la garde nationale dont il avait fait partie pendant le siège, il dut accepter le commandement de la place de Pa-, ris. Toute sa conduite est un démenti à l’odieuse accusation :

Dombrowski n’accepta pas les passeports que M. Thiers, dans une entrevue avec Bronislas Wolowski, lui fit offrir pour lui et huit officiers polonais. Le témoignage de Wolowski doit être accepté se montrant désireux de soustraire son ami et ses autres compatriotes compromis au sort qui les attendait, si, comme il n’en doutait pas, la défaite de la Commune n’était plus qu’une question de jours et même d’heures. Wolowski revint à Versailles pour reprendre les démarches qu’il avait tentées, sans avoir mandat de Dombrowski, puis il retourna voir son ami, pour lui remettre le passeport obtenu et le presser de l’accepter. Alors, sans conditions, sans trahison, il l’engagea à gagner la frontière, après avoir envoyé à la Commune sa démission. Dombrowski refusa.

Non seulement il n’a pas cherché à livrer une des portes de Paris ni dégarni volontairement le Point-du-Jour, mais, le lundi 22, les troupes étant entrées, il se porta à Montmartre, et tenta de rallier pour la résistance suprême le plus d’hommes qu’il put trouver. Il était à cheval, et malgré les prières de ceux qui l’entouraient, il avançait sous