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les balles, Ce n’est pas l’attitude d’un homme qui a trahi.

Il s’était rendu au Comité de Salut Public, dans la nuit du dimanche, blessé par un éclat de pierre à la poitrine. Il raconta l’entrée soudaine des versaillais, et ses vains efforts pour retenir et ramener les troupes. « On s’étonne de cette invasion si rapide, dit Lissagaray, tant le Comité connaît peu la situation militaire. Dombrowski, qui comprend mal, s’écrie : « Quoi ? le Comité de Salut Public me prendrait pour un traître ? Ma vie appartient à la Commune, » Son geste, sa voix, attestent un désespoir amer… » Il était, dès lors, décidé à mourir.

Le lendemain, lundi, vers une heure de l’après-midi, il se trouvait à la barricade improvisée rue Myrrha, près du boulevard Ornano, avec un petit nombre d’hommes, Les Versaillais, qui avaient tourné la Butte, débouchaient en masses considérables. Son cheval s’abattit, sous une décharge terrible, avant reçu sept balles dans la tête et au poitrail. Dombrowski chancela et tomba, atteint d’une balle au ventre.

Il fut transporté à l’hôpital Lariboisière, expirant. Le pharmacien de l’hôpital, M. Duflot, a relaté ainsi les derniers moments du général, dans une lettre publiée le 27 mai par le Gaulois :

Le général Dombrowski blessé mortellement à la barricade de la rue Myrrha et de la rue des Poissonniers, à Montmartre, le mardi 22 mai, À midi, est mort le même jour, à trois heures après-midi, au lit no 5, salle Saint-Honoré, à l’hôpital Lariboissiére. Son cadavre a été transporté à l’Hôtel-de-Ville par son état-major, afin qu’il ne tombât pas entre les mains des troupes régulières qui, maîtresses des Buttes Montmartre, attaquaient la barricade Ornano et la gare du Nord et allaient par conséquent occuper Lariboisière.

Le corps fut déposé à l’Hôtel-de-Ville, dans la chambre