Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/47

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C’était la le programme que la Commune eût certainement essayé de réaliser, si la victoire sur Versailles le lui eût permis, et c’était là aussi la doctrine de Proudhon.

F. Engels, dans son commentaire des trois manifestes écrits par Karl Marx, au nom du Conseil général de l’Internationale, introduction à la traduction allemande (1891), a dit : « Proudhon, le socialiste des petits paysans et des petits bourgeois, haïssait l’association d’une haine cordiale… »

Charles Longuet a réfuté cette erreur et remis au point l’appréciation partiale du sociologue allemand :

Dans le principe fédératif où de la Nécessité de constituer de parti de La Révolution, c’était la Fédération agricole et industrielle que Proudhon donnait comme soutien à la Fédération politique. Dans la Capacité politique des classes ouvrières, il commentait et louait, presque sans réserves, le manifeste des Soixante, qui étaient des partisans déterminés de l’association de production et de consommation soumise aux principes de mutualité, d’égalité, d’équivalence des fonctions et dont le caractère socialiste ne saurait être contesté. Il va de soi que les sociétés ouvrières fondées sur ces données auraient été la négation même du patronat et que, par exemple, elles n’auraient jamais employé d’auxiliaires sans les faire participer aux avantages du contrat d’association. Proudhon ne pouvait plus guère espérer qu’en l’initiative des travailleurs proprement dits, et c’est à cette espérance, à cette foi en l’action consciemment révolutionnaire du prolétariat, que nous devons ce livre : De la capacité politique des classes ouvrières, dont un écrivain marxiste des plus distingués (M. Hubert Lagardelle) n’a pas craint de dire qu’il était « un des plus beaux livres de chevet du prolétariat ».

Cette appréciation de Charles Longuet, membre de la Commune, est d’autant plus intéressante qu’il était le gendre, l’admirateur, le disciple de Karl Marx. Sa protestation contre les injures du socialisme allemand et de son vulgarisateur, Engels, est appuyée par cette déclaration finale :