Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les internationalistes, dit encore M. Gaston Da Costa, furent surtout ceux qui composèrent la minorité de la Commune, et au cours des séances de cette Assemblée, leurs théories ne purent s’affirmer que par de timides décrets sans sanction, sur les échéances, sur le travail de nuit des boulangers, et sur la réorganisation de Mont-de-Piété ! Temps puérilement perdu au profit de Thiers et aux dépens de l’organisation de la bataille.

Les blanquistes, leur chef étant encore une fois en prison, malgré leur bonne volonté et leur énergie révolutionnaire, ne furent pas toujours à la hauteur des difficultés terribles de la situation. Mais l’influence de Blanqui, comme celle de Proudhon, sur la mentalité des hommes de 1871 n’en fut pas moins considérable, et la personnalité importante de Blanqui mérite d’être ici mentionnée.

AUGUSTE BLANQUI

Louis-Auguste Blanqui, naquit le 12 pluviôse an XIII (Ier février 1805), à Puget-Théniers, Alpes-Maritimes. Il était fils de Dominique Blanqui, — professeur de philosophie au lycée de Nice, membre de la Convention, puis sous-préfet de Puget-Théniers sous l’empire, — et de Augustine Sophie Brionville, sa femme. Huit enfants naquirent du mariage. Auguste était le troisième. L’aîné, Adolphe Blanqui, élève de J.-B. Say, fut un économiste distingué ; c’est l’épithète consacrée pour ces savants spéciaux. Ses deux sœurs, Mme Barellier et Mme Antoine, ont été très mêlées à la vie de Blanqui, attentionnées et dévouées durant ses diverses détentions. Mme veuve Antoine a survécu à son frère, et la mort de Mme Barellier atteignit douloureusement Auguste Blanqui, à peine libéré, au cours de sa lutte électorale à Lyon. Un autre frère, Jérôme, serrurier, eut peu de rapports avec lui. Il lui causa une peine vive, lors de l’une de