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le gouvernement de l’hôtel-de-ville

156 voix d’écart. Blanqui fut emmené par des amis pour une tournée de conférences et de banquets en faveur de l’amnistie. Sa présence intéressante, sa physionomie sombre, son maintien grave, sa parole faible, mais nette et précise, produisirent sur les auditeurs attentifs une impression vive. On le regarda avec l’émotion et la compassion qui s’attachaient, après le 14 juillet 1789, aux prisonniers arrachés à la Bastille, promenés dans les rues de Paris. Les électeurs de Lyon lui offrent la candidature à la Croix-Rousse. Il a pour adversaire M. Ballue, ancien officier, journaliste lyonnais. Il y a ballottage. Entre les deux tours Blanqui est rappelé à Paris par la mort de l’une de ses sœurs, l’aînée : Mme Barellier. À cette sœur, qui lui fut dévouée comme la cadette Mme Antoine, il donna avec douleur le dernier adieu, au cimetière Montparnasse, à Paris : « Puis avec Granger, dit M. Gustave Geffroy, il retourne à Lyon, où il loge à l’hôtel modeste du Cheval-Noir, continuant sa propagande en compagnie d’Edmond Lepelletier[1] et d’Olivier Pain. Il échoue au scrutin définitif, revient à Paris reprendre la vie de réunions publiques de la salle d’Arras à la salle Chaynes… » (L’Enfermé, Gustave Geffroy, p. 43.)

Auguste Blanqui mourut frappé d’apoplexie foudroyante, le 1er  janvier 1881, à Paris, boulevard d’Italie, chez son

  1. L’auteur, délégué, avec Émile Gautier, du comité pour l’amnistie, avait fait, en faveur de Blanqui et de l’amnistie, la campagne électorale de Bordeaux en mars et avril 1879. Il alla également à Lyon, en mai 1880, soutenir la même candidature à la Croix-Rousse, avec Ernest Roche et Olivier Pain.
    Aux fêtes italiennes, en l’honneur de Garibaldi, à l’occasion de l’inauguration à Milan du monument d’I caduti (les combattants tués en 1859) l’auteur faisait partie, avec Blanqui, Henri Rochefort et Gustave Isambert, de la délégation des comités républicains parisiens. Aux obsèques du grand citoyen, délégué par les comités démocratiques de Lyon, l’auteur prononça, au Père Lachaise un discours au nom du Comité électoral lyonnais, qui l’avait charge de déposer une couronne sur la tombe.