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tions, auxquelles manquait la condition du huitième, furent validées. Il est exact que les circonstances dans lesquelles on avait voté, notamment le fait des listes remontant au plébiscite de mai 1870, permettaient de modifier les termes de la loi de 1849. mais on avait eu tort de viser cette loi dans le décret de convocation. On aurait dû prévoir une dérogation, et c’est avant le scrutin qu’il fallait prévenir les électeurs que la loi de 1849 ne pourrait être intégralement appliquée. Venant après le vote, cette constatation que les exigences de cette loi ne pourraient être maintenues, la guerre et ses conséquences ayant grandement modifié la composition du corps électoral parisien, cela paraissait une interprétation tendancieuse ayant pour effet de valider six élections incomplètes, qui n’avaient eu comme résultat qu’une majorité relative et ne pouvaient légalement être déclarées bonnes qu’après un second tour. Ceci n’avait du reste qu’une importance secondaire, car il est probable qu’un second tour, dans ces circonscriptions en partie désertées, n’eût pas amené un nombre plus grand d’électeurs et que les résultats eussent été à peu près les mêmes.

La question des Postes préoccupa justement la Commune, dès sa prise de pouvoir des services. Le dimanche 26 et le lundi 27 mars, ni lettres ni journaux ne furent distribués dans Paris. On aurait dû, dès le 26, agir vigoureusement. On laissa M. Rampont, jusqu’au 30, à la tête des services. Il profita de ce délai pour les désorganiser. Ce ne fut que le 30 mars, au soir, que le citoyen Theisz put prendre la direction des Postes et commencer le rétablissement des communications postales.

On était arrivé à la date du Ier avril. Ce jour-là M. Thiers lança dans les départements une dépêche annonçant « la fin prochaine d’une crise qui aura été douloureuse mais courte ».