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VERLAINE EMPLOYÉ

rédacteur. Révoqué en 1871, pour être resté pendant la Commune.

Toutes les pièces sont entre les mains du personnel.


Cette particularité de l’existence aventureuse de Verlaine, son désir de redevenir employé sont assez peu connus de ses compagnons de bohème, ses récents amis. Ces renseignements que je donne ici, non pas dans un vain désir d’indiscrétion biographique, mais parce que je les crois utiles pour bien faire connaître tout le caractère et toute la vie de Verlaine, qui ont été souvent dénaturés et méconnus, sont établis par de nombreuses lettres. Le 22 octobre 1882, par exemple, il m’écrivait :


Cher ami,

Je viens te prier de vouloir bien, dès que le préfet sera de retour à Paris, écrire, ainsi que tu me l’as promis, en vue de ma prompte réintégration.

Je me propose d’être de retour lundi 23, c’est-à-dire demain, mais sur le tard, et bondé de colis ; de sorte que je pourrai, si je le puis, mais j’y ferai tous mes efforts, ne t’aller voir que demain mardi.

Ton vieux,

P. V.


Mes démarches à la Ville de Paris furent entamées immédiatement. Verlaine était fort impatient. Il m’écrivait encore, le 7 janvier 1883, probablement à la suite d’une difficulté soulevée par la direction du personnel :


Mon dossier est aussi complet que possible. On ne peut exiger que j’obtienne des certificats de bonnes vie et mœurs d’un tas de maîtres d’hôtel dont je détaillerai les noms et adresses, dans tant de villes parcourues à grands zigzags, il y a dix ans ! J’ai déjà eu assez de mal à avoir un certificat de la mairie d’Arras, ville où j’ai, en moyenne, séjourné plus d’un an, surtout, il est vrai, chez ma mère. Le maire m’a objecté que ce n’était pas assez.