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V

DÉBUTS LITTÉRAIRES. — SALON DE LA MARQUISE DE RICARD.
— LES POÈMES SATURNIENS.
— LES FÊTES GALANTES
(1864-1869)

Il ne nous suffisait plus, vers 1864, de nous lire nos poèmes ingénus, dans le retrait de nos chambres d’étudiants logés chez leurs parents, donc peu indépendants, vivant à l’écart des jeunes lettrés contemporains. Nous tournions dans un cercle trop restreint. Sans doute, nous éprouvions toujours satisfaction à échanger projets, opinions, jugements, paradoxes, critiques et boutades, au cours de longues promenades dominicales, coupées de haltes, propices aux prolixes dissertations, en divers cafés, amis postés aux angles des boulevards parcourus et de la rue de Clichy, exprès remontée. Notre lieu de rendez-vous habituel était le café d’Orient, aujourd’hui disparu, en haut de la rue, vers la place Clichy. Nous rêvions d’un auditoire plus nombreux et nous cherchions un de ces cénacles, comme il en avait existé autrefois, et que nous connaissions d’après Balzac et Joseph Delorme. Il devait s’en être formé depuis, où l’on pourrait rencontrer d’autres jeunes esprits, férus de poésie, ardents à