mette ou à Anacharsis Klootz, entre un pantoum de Mallarmé, une fête galante de Verlaine, récités par les auteurs, ou la valse des Sylphes jouée par Ferdinand Révillon, pianiste et agitateur populaire, plus tard directeur des douanes, sous la Commune.
Les amusements étaient variés et comportaient les genres les plus divers. On improvisait des charades. Jeanne Samary, la future Martine du Théâtre-Français, ouvrait l’écrin de sa bouche rieuse, en débitant des fragments lu répertoire. Son rire excessif cascadait comme sous la détente d’un ressort. Catulle Mendès, secouant sa blonde chevelure, chantait lentement et gravement « les vaches au flanc roux qui portent les aurores ». Coppée parodiait Théodore de Banville. On faisait des imitations des comiques à la mode, Gil Pérès, Lassouche, Brasseur. On narrait des scies militaires, bien antérieures au répertoire de Polin, qui les a reproduites. Enfin, on psalmodiait des complaintes, et l’on entonnait des Noëls burlesques, sorte de revue où les événements de l’année défilaient en couplets de vaudeville. Le salon de Nina fut en quelque sorte, par l’ironie, la fantaisie, la blague et la rosserie des poèmes, chansons, saynètes, qu’on y fabriquait avec une verve joyeuse, le prédécesseur, l’ancêtre du Chat Noir.
On y entendit même un spécimen de cette littérature argotique, qui devait, un temps, obtenir si grande vogue et faire la réputation d’Aristide Bruant et de son cabaret. Ce fut Verlaine qui donna cette première note brutale et populacière, dont par la suite on devait abuser : mais alors les marlous et les escarpes n’étaient point célébrés dans la langue des dieux. Cette bizarre et tout à fait exceptionnelle pièce de vers, dont j’ai l’original, agrémentée d’un dessin à la plume, de Verlaine, représen-