Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/274

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turales et parodistes, apparaissent dans une Une Saison en Enfer. Il est presque introuvable, ce livre, il n’existe, assure-t-on, que trois exemplaires ayant échappé à l’autodafé de l’auteur. Cette plaquette (j’ai eu entre les mains l’exemplaire de Paul Verlaine, confié par son fils Georges) est imprimée en caractère nets et fins, format petit in-18, 53 pages, et porte les indications suivantes sur la couverture grisâtre : A. Rimbaud [en noir, et en haut]. Une saison en enfer [sur deux lignes, au milieu de la page, et en rouge]. Un peu au-dessous, assez grosses lettres, en noir, entre deux filets tremblés : Prix Un franc. En bas, en noir, sur trois lignes : Bruxelles, Alliance typographique (M. de Poot et Cie), 37, rue aux Choux, 37. Enfin, tout au bas, la date de la publication : 1873. La couverture est en outre encadrée de filets noirs maigres.

Le volume comporte une sorte de préface, sans titre, dont voici quelques lignes du début :


Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée.

Je me suis armé contre la Justice.

Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine ! C’est à vous que mon trésor a été confié !

Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie, pour l’étrangler, j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.

J’ai appelé les bourreaux, pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me séchai à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot…


Tout cela manque certainement de cohérence, de bon