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XII

DÉTENTION. — MES PRISONS.
— ROMANCES SANS PAROLES
(1873-1875)

Verlaine avait été condamné à deux ans d’emprisonnement cellulaire par le jugement correctionnel du tribunal de Bruxelles du 8 août 1873. Cette rude condamnation fut, nous l’avons vu, confirmée par arrêt de la Cour de Brabant, du 27 août 1873. La peine, en tenant compte de la prévention, devait donc prendre fin le 10 juillet 1875, la pénalité datant de l’arrestation. Ce fut le 16 janvier 1875 que le prisonnier fut libéré. Il ne bénéficia d’aucune grâce. Les démarches faites ou annoncées pour obtenir une réduction de peine ne furent suivies d’aucun effet.

Je m’étais rendu à Mons et à Bruxelles, en 1874, pour chercher à intéresser des notabilités belges au sort du malheureux poète. Ce fut en vain. Avec Lissagaray, alors proscrit, et réfugié à Bruxelles, nous fîmes diverses visites vaines. Partout on se heurtait à une résistance courtoise, mais ferme. Il nous était impossible, étant nous-mêmes peu favorablement notés alors auprès du gouvernement français, de songer à une intervention de l’ambassadeur. Je revins à Paris, sans avoir entrevu