l’institution de Stickney. Il écrivit à sa mère, qui vint le trouver à Arras.
Il mena, dans cette froide et morne ville de garnison, une vie calme, et, s’il faut en croire la lettre suivante, très rangée. On verra qu’il s’occupait à revoir son manuscrit de Sagesse, en vue d’une publication qu’il estimait prochaine, et qui n’eut lieu qu’en 1880.
Cher Ami,
Je viens te rappeler ta promesse, et vais compter les jours jusqu’à l’arrivée dans ma solitude de cette première partie du Chien du commissaire [un roman de moi].
Tu accompagneras cet envoi d’une bonne lettre bien longue, avec « plenty of détails » sur toutes choses, littérature, etc.
Ici, je vis de plus en plus en ermite. Ai même renoncé au café Sans-Peur, où ne vais plus que les après-midi des samedis pour voir les images dans les journaux illustrés. Le reste de la semaine, le Figaro, acheté au kiosque, — car nous avons un kiosque ici, depuis quelque temps, — suffit à ma consommation d’actualité. Je versifie à mort et m’occupe beaucoup d’anglais.
Je t’envoie deux fragments de mon livre Sagesse, qui sera prêt vienne octobre (époque de mon retour à Paris).
Sois indulgent à ces productions, et toi-même, si tu as quelque chose en portefeuille, n’oublie pas de « fader ».
2, impasse d’Elbronne, Arras (Pas-de-Calais)
Maman se joint à moi pour te charger de tous nos compliments chez toi.
Il retourna en Angleterre, et se fixa à Boston, à côté de Stickney, avec le désir de vivre en donnant des leçons particulières. Mais, soit pénurie d’élèves, soit défaut de « présentations », il ne réussit pas, et de nouveau il chercha un établissement où être attaché. Il entra bien-