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Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/430

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garçon. La procédure de séparation de corps, le jugement, et, par la suite, le divorce attribuèrent la garde de l’enfant à la mère. Celle-ci d’ailleurs, de son mieux, et avec ses ressources modiques, pourvut aux besoins et à l’éducation du jeune Georges. Quand celui-ci atteignit l’adolescence, la femme de Verlaine s’était remariée ; elle avait d’autres enfants ; elle voulut donner à son fils un métier manuel, susceptible de le faire vivre. On mit le jeune homme en apprentissage à Orléans, chez un horloger. Verlaine sut l’état auquel on destinait son fils, et approuva. Il eut même des réflexions avantageuses sur la profession d’horloger.

Georges Verlaine ne devait pas exercer ce métier. Il revint en Belgique auprès de sa mère. Il était au service militaire, et, malheureusement, malade à l’hôpital, quand son père mourut. Ni le père ni le fils ne se sont connus.

Le jeune Georges, rétabli et libéré, vint aussitôt me trouver à Paris. Je fus frappé, en apercevant son haut front, en examinant son regard, son allure, de la grande ressemblance, avec plus de régularité dans les traits et de symétrie dans le visage, qu’il avait avec son père à dix-huit ans. Le jeune Verlaine fut quelque temps auprès de moi comme secrétaire ; il fut également utilisé, en cette qualité, par M. Joseph Uzanne, et s’occupa de la confection de l’Album Mariani. Il a été ensuite commis dans une librairie. En dernier lieu, j’ai pu le faire entrer dans les services du Métropolitain, où il est encore. Il s’est marié, et j’ai été son témoin.

Très respectueux envers la mémoire paternelle, n’ayant pas voulu s’immiscer dans les récriminations conjugales, aimant sa mère, reconnaissant de ses soins, de ses sacrifices pour lui, il a conçu une admiration profonde pour