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ENFANCE

Lesdites déclarations et présentations faites en présence de Antoine Nicolas, âgé de soixante quatorze ans, capitaine retraité, et de Charles Célestin Alexandre, âgé de trente sept ans, capitaine au deuxième régiment du génie, chevalier de la Légion d’honneur, tous deux domiciliés à Metz, rue Haute-Pierre, et ont le père et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance, après lecture faite : Nicolas, Alexandre, Verlaine, Sido.

Für den richtigen Auszug Metz, der 9. August 1902. Der Standesbeamte I-V,

Signé : Illisiblement.


Verlaine est donc Messin, selon la coutume de donner pour pays d’origine à un être l’endroit où se trouve placé son berceau. On vous confère ainsi une patrie d’origine, sans examiner si ledit berceau était à son emplacement logique, régulier, prévu, et pour ainsi dire naturel, ou si le hasard et des circonstances accidentelles l’ont seulement posé ici plutôt que là. Paul Verlaine aurait pu tout aussi bien naître à Arras ou à Montpellier que dans la ville lorraine : ces trois villes se partageaient, en effet, les régiments du génie, qui, à tour de rôle, venaient y tenir garnison. Le roulement régimentaire ayant assigné Metz au 2e du génie, où M. Verlaine père était alors capitaine, vers l’époque de la naissance de l’enfant, ce séjour paternel fit du poète un Messin. Victor Hugo, par un hasard analogue, était né bisontin.

Disons que Verlaine a toujours revendiqué, et non sans un accent de fierté amère, après les désastres, comme patrie d’élection, sa patrie accidentelle. Il a, durant une seconde garnison de son père à Metz, pu connaître cette ville, dont il ne parlait jamais, depuis l’annexion, sans une sincère émotion. Metz ne fut pas pour lui une patrie fortuite et avec laquelle l’homme ne peut avoir que des rapports d’état-civil. Là, son enfance s’éveilla et son