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rue de Paris, 14, moyennant la somme de 3.500 fr., payés comptant, jouissance de suite.

Suivant contrat reçu par Me Sabot, notaire à Paris-Batignolles, les 30 et 31 juillet 1883.


Verlaine et sa mère commencèrent donc ainsi, retirés au milieu des champs, la vie paisible et laborieuse qu’ils avaient rêvée. Mais la réalisation des songes est chose difficile. Les nouveaux essais de culture ne réussirent pas. Les terres furent mal louées, ou insuffisamment exploitées. Les dettes vinrent. Des querelles s’élevèrent entre la mère et le fils. Verlaine eut tous les torts, de grands torts. Contrairement aux prévisions optimistes de sa bonne maman, Paul se remit à boire, et terriblement. Ce qu’il ensemença surtout ce fut la caisse des cabaretiers. De plus, il s’était lié avec une bande de jeunes fêtards rustiques. On veillait, on godaillait, jusques dans la nuit ; à une heure avancée, on se séparait en chantant, en braillant, au grand scandale des habitants du village, économes et travailleurs.

L’argent fit bientôt défaut. Verlaine en demanda à sa mère, parfois impérieusement. Il y eut alors de violentes discussions entre la mère et le fils, celui-ci souvent surexcité par la boisson.

Pour avoir la tranquillité, cédant aux exigences de son fils, et sans doute aussi pour faire face aux frais et aux conséquences de plusieurs procès, occasionnés par des contestations avec des voisins, des cultivateurs et des fournisseurs de la contrée, Mme Verlaine céda ses droits de propriété sur la maison de Coulommes.

Par acte passé chez Me Chartier, notaire à Attigny, le 17 avril 1884, Mme veuve Verlaine fit donation à Paul-Marie Verlaine, son fils, de la propriété de Coulommes ; la donation contenait une clause d’insaisissabilité, étant