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ENFANCE

tie du département nommé alors les Forêts, village à cette époque français, depuis annexé au royaume des Pays-Bas, enfin attribué au Luxembourg belge. Bertrix est situé entre Bouillon et Paliseul, tout proche de la frontière. Paul Verlaine alla passer à Paliseul des jours de vacances, à plusieurs époques différentes. Il avait conservé des relations avec des parents paternels, Mme  Grandjean, veuve d’un colonel, Mme  veuve Évrard, à Jehonville et à Paliseul.

Le père de Verlaine était le fils d’un notaire, petit tabellion de chef-lieu de canton. Engagé à seize ans dans les armées de Napoléon, il fit les dernières campagnes de l’empire, 1814 et 1815. Il resta Français après que son lieu de naissance fût devenu, par les traités de 1815, luxembourgeois. Il conquit tous ses grades dans l’arme du génie. Il était capitaine adjudant-major quand il donna sa démission, mécontent de passe-droits dont il se jugeait victime. Son colonel était Niel. Le futur maréchal, qui l’aimait et l’estimait, voulut le retenir, et lui écrivit une lettre flatteuse pour l’engager à retirer sa démission. Mais le capitaine, de caractère fort têtu, persista, et, rentrant dans la vie civile, quitta Metz pour venir s’installer à Paris.

Par son père, Verlaine est donc d’origine ardennaise, c’est-à-dire française, car les habitants de ces villages du pays wallon et du Luxembourg, séparés de notre territoire par une frontière factice et toute politique, sont absolument identiques, comme mœurs, comme caractère, comme tempérament, comme tournure d’esprit, à leurs voisins des environs de Sedan.

Par sa mère, originaire du Pas-de-Calais, il est de la Flandre française.

Les Verlaine étaient d’ancienne origine ardennaise. Un