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XVII

DERNIÈRES ANNÉES. — EUGÉNIE KRANTZ.
— L’AGONIE RUE DESCARTES. — LES OBSÈQUES.
— LE MONUMENT
(1892-1896)

Les dernières années de Paul Verlaine furent plutôt lamentables. Je donnerai peu de détails sur son existence au Quartier latin, à partir de 1892. Il habita divers logis également hasardeux, et traîna sa jambe malade et son talent atteint, par tous les cabarets et bars de la rive gauche, en compagnie d’Eugénie Krantz, de Philomène ou d’Esther, ribaudes attentives à vider son porte-monnaie en même temps que les petits verres.

Cette période ne fut cependant pas improductive ni inféconde. Après Amour, après Bonheur, ses deux derniers ouvrages de la bonne époque, et de maîtresse facture, il publia plusieurs volumes inégaux. Dans ces poèmes tourmentés, trop souvent l’ellipse, l’anacoluthe, le désordre de la phrase correspondent à l’incohérence de l’idée ; l’amphigouri et le jeu de mots se rencontrent.

Outre divers fragments en prose, biographies, récits de voyages, fantaisies, il publia successivement, dans ses dernières années : les Élégies, Dans les Limbes, les Dédicaces, les Épigrammes, Chair, Chansons pour Elle, Liturgies intimes, Odes en son honneur.