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Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/550

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Il fut transporté à l’hôpital. Traité par la suggestion, il guérit. Se sentant rétabli, et le moment étant venu de faire son service militaire, il ne voulut pas bénéficier de la loi qui permet aux Algériens de ne faire qu’un an de service. Il se rendit à Lille, et fut incorporé dans un régiment du train. Malheureusement, on l’avait laissé partir trop tôt, n’étant pas complètement guéri, il fut repris d’un sommeil léthargique.

Bien soigné, il se remit, mais le malade ayant intéressé les médecins par la singularité de son état, il fut gardé en observation.

On devait lui donner son congé de convalescence dans les premiers jours de janvier, mais on ne le laissa sortir que le 13, trop tard donc pour assister aux obsèques de son père.


Georges Verlaine, garçon très doux et un peu mélancolique, a acquis une admiration sans bornes et une affection posthume très vive pour son père. Il était d’ailleurs depuis longtemps possédé du désir de le voir. Il lui avait écrit, et, sans la maladie qui l’a frappé, il eût certainement assisté, non seulement à ses obsèques, mais aussi à ses derniers moments. La fatalité s’était abattue sur le père et le fils.

J’ai dit plus haut que Georges Verlaine occupait un emploi dans l’administration du Métropolitain. Lors de son mariage, je l’assistais, comme remplaçant pour lui son père.

Mme Delporte, l’héroïne de la Bonne Chanson, a protesté contre des obstacles qu’elle aurait apportés à la réunion du père et de l’enfant.


Depuis vingt-trois ans que je n’avais vu Verlaine, a-t-elle écrit, j’avais eu le temps d’oublier les mauvais jours, et depuis dix ans que je suis remariée et heureuse, je lui avais certainement pardonné. C’est donc à tort que les journaux racontent que j’ai systématiquement éloigné Georges de lui.


Je ne discuterai pas cette affirmation ; l’ex-Mme Ver-