Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/553

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Arts, par M. Roujon, lequel me l’a dit à moi-même, le jour même des obsèques, alors que je m’étonnais qu’on eût laissé l’éditeur faire les frais. Des cotisations d’amis couvrirent les dépenses supplémentaires, notamment l’augmentation du service religieux.

Les lettres de faire part furent par M. Vanier libellées en cette forme :


Vous êtes prié d’assister au convoi, service et enterrement de M. Paul Verlaine, poète, décédé le 8 janvier 1896, muni des sacrements de l’Église, en son domicile, rue Descartes, 39, à l’âge de 52 ans, qui se feront, le vendredi 10 courant, à dix heures très précises, en l’église Saint-Étienne-du-Mont, sa paroisse.

De Profundis.

On se réunira à la maison mortuaire.

De la part de M. Georges Verlaine, son fils, de M. Ch. de Sivry, son beau-frère, de son éditeur, de ses amis et admirateurs.

L’inhumation aura lieu au cimetière des Batignolles.


La famille Verlaine possédait une concession à perpétuité dans ce cimetière suburbain, où l’on n’enterre plus d’ailleurs qu’accidentellement, et qui est situé à droite de l’avenue de Clichy, après avoir franchi les fortifications.

Les journaux avaient envoyé des reporters rue Descartes. Des dessinateurs et des photographes prirent des croquis. Un moulage très saisissant du cher défunt fut obtenu par son ami Cazals.

Il faisait un froid vif le jour des obsèques ; le ciel était clair, le soleil brillait et la terre était gelée.

Après le service religieux, qui fut célébré au maître-autel, avec chants, musique, et le maître de chapelle Fauré tenant les grandes orgues, le cortège se mit en route à travers Paris, pour gagner les Batignolles. Les