Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/143

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vous promets, Audley, de la manière la plus solennelle, qu’il en sera comme vous le désirez. Mais excusez-moi un instant, Jeanne est à la porte, attendant mes ordres.

— Antoinette c’est maintenant ton tour, dit le major Sternfield à sa femme dès que madame d’Aulnay eut quitté la chambre. Je viens de consentir à sacrifier, pour le moment, l’autorité et les privilèges d’un mari, à te considérer, à te traiter — c’est bien dur ! — comme une étrangère, au lieu de ma chère femme comme tu l’es réellement. En retour de ce sacrifice engage-toi à ne jamais laisser pénétrer le secret de notre mariage, à ne jamais permettre à madame d’Aulnay de le violer, jusqu’à ce que je t’en aie donné l’autorisation,

— Ô Audley ! répondit-elle en l’implorant, pourquoi nous environner d’un plus grand mystère ? Hélas ! ne nous sommes-nous pas déjà assez cachés sous le voile du secret ?

— Cela doit être pourtant, chère, pour ton repos et pour le mien. Mais ce mystère, comme tu l’appelles, ne sera pas de longue durée, car mon impatience à te faire publiquement ma femme, à te donner ce titre, empêchera tout délai inutile. Promets cela, alors !

— Je le promets solennellement ! répéta-t-elle.

— Sur ce signe qui, je le sais, t’est sacré, ajouta-t-il en présentant à ses lèvres la petite croix d’or qu’elle portait toujours suspendue à son cou.

Elle embrassa le signe de la rédemption et répéta :

— Je le promets.