Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Assurément, s’il déplore votre mutuelle séparation la moitié autant que vous semblez la regretter, son nom et le vôtre mériteront de passer à la postérité comme un exemple du vif attachement des amoureux de nos jours.

— Oh ! Louis, épargnez-moi les reproches et les railleries, je suis bien assez malheureuse. Secourez-moi, si vous le pouvez ; sinon, plaignez-moi.

Ému, le jeune Beauchesne poursuivit impétueusement.

— Non, Antoinette ; c’est plutôt à vous de me plaindre, de me pardonner mon injustice. Dites que vous me pardonnez, et je tâcherai de me rendre digne de la confiance que vous avez placée en moi.

Ce pardon lui fut facilement accordé. Antoinette lui fit part alors de la prochaine arrivée de madame d’Aulnay et du but qu’avait cette visite. Louis promit de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour favoriser le projet.

Madame Gérard entrant quelques instants après, il commença, avec elle, une conversation animée, pour détourner son attention de la jeune fille encore sous l’effet d’une vive agitation.