Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’apercevoir que le colonel Evelyn qui, après avoir réussi à s’échapper de madame d’Aulnay était allé examiner des gravures près de la table placée derrière eux, avait entendu le singulier dialogue qu’elle venait de tenir avec le lieutenant Percy et s’en était considérablement amusé.

— Eh ! bien, mademoiselle de Mirecourt, que pensez-vous de l’honorable M. de Laval ? demanda le nouveau danseur d’Antoinette. Si vous vous souvenez bien, nous avions convenu que vous formeriez de vous-même votre opinion sur lui.

— J’ai une faveur à vous demander, major Sternfield : c’est de ne plus me présenter de petits sots. Ils font des partenaires ennuyeux.

Les yeux de Sternfield brillèrent d’un éclat où on aurait pu lire une joie presqu’aussitôt comprimée.

Ce soir-là, après la veillée, la salle des officiers retentit longtemps de plaisanteries et de rires qui firent tinter les oreilles de l’honorable Percy de Laval de colère et du désir de se venger.