Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/105

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VII


Les vacances étaient finies ; les jeunes gens, la tête remplie des enivrants souvenirs de plaisirs, de fêtes et de liberté, eurent à se résigner le mieux qu’ils purent à la monotone routine de la vie de collége.

Armand qui, heureusement pour lui, avait commencé à aimer la science et à trouver une véritable satisfaction dans la poursuite de ses études que dans le principe il avait regardées avec dégoût et appréhension, était à assortir patiemment ses livres, cahiers, encre et plumes, avant de les placer dans son pupître. Tout près de lui, Paul fesait la même chose, mais avec un esprit bien différent.

Il arrachait violemment ses livres de sa boite, les lançaient impitoyablement sur le plancher, en les apostrophant les uns après les autres comme autant d’ennemis personnels contre lesquels il aurait eu beaucoup de haine.

— Ah ! s…ée grammaire latine, dit-il en empoignant avec rage un de ses volumes. Combien de pensums, combien de maux de tête et combien d’heures de torture vas-tu m’attirer cette année ?

Et le malencontreux livre fut lancé à plusieurs verges de là ; dans son vol il rencontra une bouteille d’encre d’un camarade, et l’accident qui en résulta provoqua un échange de paroles assez lestes.

Quelques instants après, de Montenay s’approcha,