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Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/211

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— C’est tout de ta faute, répondit-elle, tu te fâches aussitôt que je te parle.

Pendant un instant les sourcils d’Armand se contractèrent, mais en s’apercevant de l’absurdité de l’accusation, il ne put s’empêcher de sourire.

— C’est bien, dit-il, — si tu le veux absolument ; mais puisque je suis un ours, sors vitement de ma tanière en cas de danger. Je serai à ta disposition aussitôt que j’aurai terminé mon ouvrage.

— Mais je veux que tu viennes tout de suite avec moi, persista-t-elle.

— Je te répète que je ne le puis. Nous aurons à nous l’après-dînée de demain.

— Mais demain après-midi je ne sortirai pas !

Et elle s’élança hors de la chambre en faisant la moue.

Armand resta quelques instants immobile.

— Avant notre mariage, se dit-il, elle était si gentille, si douce, si charmante !

Pauvre Armand ! est-il le seul mari qui se soit ainsi étonné dans de pareilles circonstances ?

Cependant il reprit bientôt ses papiers et continua son ouvrage jusqu’à ce qu’on l’appela pour souper. La table était moins abondamment fournie que du temps qu’il était garçon ; la contenance de madame Martel n’était pas non plus aussi sereine et souriante. L’hôte, seul, n’avait pas changé, et comme le jeune homme prenait son siège, il lui dit avec sa même politesse qu’autrefois :