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Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/28

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Paul suivit ce conseil II croisa ses bras sur la table et y reposa sa tête, afin de réfléchir plus mûrement Sans doute la prospérité matérielle de l’établissement augmenterait notablement par les soins de cette ménagère économe, mais comment Geneviève prendrait elle cela ? c’était là l’important. Les tinettes de beurre, les meules de fromage s’accumuleraient dans ses caves, la toile et le linge de ménage dans ses garde-robes, et lorsqu’il reviendrait fatigué, épuisé, de ses travaux des champs, il trouverait de bons et succulents repas l’attendant ; oui, tout cela lui serait très-agréable, mais serait-ce la même chose pour sa femme qui passerait toutes les heures de son absence à éviter la constante surveillance que sa sœur exercerait sur chaque chose et sur chaque personne autour d’elle ? Comme elle serait peinée, mortifiée de se voir continuellement exposée à un frappant contraste avec l’habile et énergique madame Chartrand, obligée de ressentir aussi amèrement son infériorité sur tout ce en quoi l’autre excellait. Non, il n’avait pas le droit de compromettre le bonheur de sa femme en permettant l’intrusion d’un tiers dans sa maison. D’un ton bienveillant mais ferme, il répondit donc :

— Merci, Françoise, pour ta bonne offre qui est, je le sais, l’impulsion d’un cœur tendre et généreux ; mais il vaut mieux que nous restions seuls, ma petite Geneviève et moi. Nous aurons, je le présume, des embarras comme tous les gens mariés ; mais nous de-