Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VI


Paul Durand, toujours industrieux et prospère, était devenu un homme riche. Il possédait des fermes et des terres dans plus d’une localité, et il lui paraissait nécessaire pour l’éducation de ses garçons de les envoyer au collège. Il n’était pas avare, et pouvait-il faire mieux que de dépenser pour eux les sommes considérables qui s’étaient accumulées dans son coffre-fort malgré ses nombreuses dépenses ?

Il mit donc les deux garçons au collège ; ils y entrèrent remarquablement bien vêtus, eu égard aux goûts simples du temps, mais aujourd’hui il est probable que la jeunesse actuelle se révolterait de dédain à la vue d’habillements semblables.

Pour son âge, Armand était grand et fluet ; pour le sien, Paul était très-développé en grandeur et en force. Pendant quelques années les deux garçons avaient été confiés aux soins efficaces du maître d’école du village, du moins il les avait de bonne foi et de son mieux fait partir dans le chemin épineux de l’instruction.

Ce fut dans le mois de septembre, après les vacances d’été, et le jour même de l’ouverture des classes, qu’ils passèrent le portail du vieux Collége de Montréal[1]. Durand

  1. Cet établissement a été depuis loué au Gouvernement Impérial, comme casernes, par les Messieurs du Séminaire