Page:Lermina - L’Énigme.djvu/13

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vie, m’a oubliée et en a épousé une autre…

— Ah ! c’est mal ! s’écria M. de Morlaines. C’est presque un crime…

— Il faut être indulgent, reprit plus doucement encore Marie Deltour dont le visage s’éclaira d’une expression de charité radieuse. J’étais pauvre… il était riche. Il était ambitieux, son intelligence lui donnait ce droit… son père combattit son penchant. Il résista longtemps, puis il comprit ou crut comprendre que nous n’étions pas nés l’un pour l’autre… Un jour il m’a dit adieu en me suppliant de lui rendre ma parole, me déclarant, d’ailleurs, que si je l’exigeais, il tiendrait ses serments… Je mis ma main dans la sienne, et, le regardant bien en face, je lui dis : « Obéissez à votre père ! » Il partit, et je ne l’ai plus revu depuis…

M. de Morlaines mordait ses moustaches avec colère. Cette simplicité dans le