Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/22

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ges commerciaux qui en décuplent le prix et en rendent l’usage impossible aux prolétaires, parce que l’usiner, le grand industriel, loin de travailler pour la collectivité, ne songe qu’à s’enrichir lui-même - lui et ses actionnaires - au détriment des consommateurs, c’est-à-dire de la grande masse.

Ces entreprises, nous dit-on, fournissent du travail à des millions d’ouvriers : c’est réel, seulement ce travail même auquel on est forcé d’voir recours donne lieu à une rémunération calculée si avarement que l’ouvrier y trouve à peine de quoi ne pas mourir. Que lui importe la prospérité d’un pays qui ne se traduit que par des budgets impériaux ou des bilans de fortunes particulières, alors que lui-même est toujours pauvre, misérable et sacrifié ?

Qu’il se révolte, qu’il s’empare des matières premières, des usines, qu’il les emploie au bénéfice de la collectivité, c’est la justice.

Mais la propriété, mais le capital ont de longue date pris leurs précautions.

Donnant au groupement des propriétés le nom de patrie, ils ont su inspirer à la foule une sorte de religieuse passion pour une entité invisible qu’ils abritent sous un symbole ridicule, le drapeau.

Le troupeau humain, bête et sentimental, abruti depuis des siècles par l’idée de providence et de droits acquis, s’est laissé prendre à cette fantasmagorie de mensonges, et il admire les armées,