Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/31

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l’amour ne sera plus classé au nombre des choses défendues, le prurit malsain que les prohibitions développent et surexcitent diminuera de lui-même, et l’amour redeviendra ce qu’il aurait dû toujours être, l’exercice normal d’une faculté légitime. Les enfants ne seront plus la propriété des parents — qui ont déguisé leur tyrannie sous le nom de droit paternel, maternel, familial, — mais seront les membres de la collectivité et par conséquent investis, de par la naissance même, du droit absolu à la vie, à la richesse, au bien-être universels.

Il n’est pas une seule des bases — c’est le mot consacré — de la Société qui ne soit étayée sur un tuf d’illusion ou de mensonge.

Ne te dissimule pas qu’à les saper on court des risques ; les uns, par conservatisme intéressé, les autres par incompréhension les défendent avec acharnement, avec brutalité.

Prêtres, soldats, magistrats sont au service de ces ennemis de la vérité, jusqu’ici tout-puissants. Demande-toi si tu possèdes l’énergie nécessaire pour leur tenir tête ; garde-toi cependant de toute rodomontade. Sois froid, sois calme, sache ce que tu veux et ce que tu fais. Défie-toi de la fausse poésie de l’agitation stérile. Sois précis dans tes desseins et dans tes actes. Que tes résolutions, si tu en as à prendre quelqu’une, soit le résultat net de tes méditations ; que rien ne t’en puisse détourner ; garde-toi de l’enthousiasme qui n’est le plus souvent qu’une fièvre.