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L’ONCLE BARBE-BLEUE

simple fait de voir une personne de cette valeur chez moi, prouverait au besoin ma propre respectabilité, comme disent les Anglais.

— Croyez bien, Monsieur, que je n’ai jamais douté…

— Ainsi, c’est entendu, Maître Chatelart ? vous aurez l’obligeance d’écrire à mes nièces dans le sens que je viens de vous indiquer. Vous leur donnerez rendez-vous à Paris, à la gare de Lyon, le 1er août, à huit heures du matin, pour le train de 8 h. 50. Mlle Favières les attendra dans la salle d’attente des premières. Elle aura pris leurs billets à l’avance et fera le nécessaire pour les bagages, etc. Voici des photographies que vous enverrez aux parents afin qu’ils puissent reconnaître cette demoiselle.

— Vos ordres seront exécutés aujourd’hui même, M. Maranday, répondit le notaire, vous pouvez compter sur moi : les quatre lettres partiront par le courrier de ce soir.

— Un mot encore, ajouta le maître de Rochebrune. Vous direz à mes cousins qu’après une si longue séparation, ils me sont devenus presque étrangers, et que, par conséquent, il est peu surprenant que j’attende pour renouveler connaissance avec eux, d’avoir été… subjugué par le charme de leurs enfants.

— L’enfance a un attrait irrésistible, déclara sentencieusement Me Chatelart.

— J’oubliais un détail qui a son importance, continua M. Maranday ; quels que puissent être mes projets pour mes nièces, au cas où l’une d’elles me paraîtrait digne de mes faveurs, ne manquez pas de dire aux parents que j’entends que leurs filles soient laissées dans une ignorance absolue de mon plus ou moins de fortune. Les enfants ne devraient