port étaient tous, ou des barques de douaniers, ou des navires marchands, qui n’avaient pas encore commencé leur chargement.
« Dans trois ou quatre jours peut-être, me dit le commandant, le paquebot arrivera ; et alors nous verrons. »
Je revins à la maison tout morose et de mauvaise humeur. Sur la porte, mon cosaque m’aborda avec un air effrayé.
— Ça va mal, seigneur ! me dit-il.
— Oui, mon cher, et Dieu sait quand nous partirons d’ici.
À ces mots il se troubla davantage, et se penchant vers moi me dit à voix basse :
— Nous sommes ici dans une mauvaise maison. J’ai rencontré aujourd’hui un sous-officier de cosaques de la mer Noire ; c’est une connaissance à moi, il faisait partie de ma division l’année dernière, et comme je lui indiquais où nous étions descendus, il m’a dit : « Mais mon cher, c’est une affreuse maison, ce sont de vilaines gens ! »… Et en effet, qu’est-ce que c’est qu’un aveugle qui va seul partout, au marché, chercher le pain, l’eau ? je veux bien qu’il soit habitué à cela…