— Écoutez, Grégoire ! avouez que ce n’est pas bien !
— Mais qu’ai-je fait de mal ?
— Mais vous avez enlevé Béla ! Quel butor que cet Azamat ! avouez-le ?
— Oui, c’est vrai ! mais elle me plaisait.
Que répondre à cela ! j’étais embarrassé. Après un moment de silence, je lui dis que si le père venait la réclamer il faudrait bien la lui rendre.
— Mais ce n’est pas du tout nécessaire !
— Et s’il le sait ?
— Comment le saura-t-il ? »
J’étais de nouveau déconcerté.
— Écoutez, Maxime, me dit Petchorin en se soulevant un peu, sans doute vous êtes un brave homme ; eh bien, sachez que si je rends cette fille à ce sauvage, il la tuera ou la vendra, c’est une chose certaine ! il ne faut donc pas lui en donner l’occasion ; laissez-la chez moi : j’ai mon épée pour la défendre.
— Faites-moi la voir ? lui dis-je.
— Elle est derrière cette porte ; mais en ce moment, c’est en vain que je désirerais moi-même la voir ; elle est assise dans un coin, enveloppée