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BALAOO

quefois dans la forêt d’un nommé Bilbao ?… risqua Patrice qui, depuis quelques instants, ne pensait plus qu’au nom bizarre prononcé par Zoé dans la masure des Vautrin, et dont il avait peine à se rappeler exactement la consonance.

— Bilbao !… attendez un peu !… Jamais !… non, jamais !… Bilbao !… Attendez !… mais, quelquefois on entend parfois crier dans la forêt… quand tombe le soir, du côté de la clairière de Pierrefeu !… Oui, j’ai entendu crier des fois comme ça, le soir… Baoo !… Baoo !… p’t’être bien Bilbaoo !…

— Et vous ne l’avez jamais vu ? interrogea Patrice.

— Je ne sais point seulement si c’est de la chair ou du poisson ! répliqua La Gaule.

— Eh bien ! c’est lui p’t’être bien qui a fait le coup de la malle à Barrois, fit Patrice… et c’est encore sur lui que les Trois Frères comptent pour enlever la caisse des entrepreneurs !… Heureusement pour eux qu’ils l’ont mise à l’intérieur… et qu’elle est gardée par quinze agents. Le nommé Bilbao en sera pour ses frais de dérangement.

Michel regardait Patrice comme si celui-ci lui avait parlé hébreu.

— Mais qu’est-ce que ce serait donc que ce Bilbao ? demanda-t-il.

— Ce serait le complice des Trois Frères !

Le conducteur ricana :

Ils sont encore bien assez malins pour avoir inventé ce complice-là !

Patrice fut frappé de cette parole et du ton de conviction avec lequel elle fut dite ; ce n’était point la première fois qu’il l’entendait. De toute évidence, les paysans (de