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LIVRE DEUXIÈME

BALAOO S’AMUSE



CHAPITRE PREMIER

la patience de balaoo a des bornes


Quand Balaoo apparut sur la lisière de la forêt, le soleil d’automne, qui se couchait derrière le petit bourg de Saint-Martin-des-Bois, lui envoya son dernier rayon. Et Balaoo, ébloui, rentra immédiatement sous bois, attendant la nuit pleine, car, pour rien au monde, il n’eût voulu se trouver en face d’un de la race humaine, avec son paletot en loques et son pantalon déchiré.

Sans compter qu’il avait perdu son chapeau. Cette tenue négligée et le coup qu’il venait de faire à Riom l’avaient, du reste, incité jusque-là à fuir la grand’route et à se méfier des passants. Tranquillement, il s’assit au cœur d’un fourré et s’appuya au tronc d’un hêtre aux fins de passer ses bottes qu’il ôtait généralement pour traverser la forêt et quand il était sûr de ne point rencontrer un de la race humaine.

C’est qu’on lui avait appris à ne jamais attirer l’attention, soit par sa mise, soit par ses gestes de sauvage.