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CHAPITRE V

le siège de la forêt


Le lendemain de cette nuit d’épouvante, les troupes venues de Clermont-Ferrand commencèrent le fameux siège des Bois Noirs. Il ne fallut pas moins, tout d’abord, d’un régiment et d’un escadron de cavalerie à la tête duquel se trouvait M. le vicomte de Terrenoire, pour encercler l’espace dans lequel on estimait que les Trois Frères pouvaient avoir cherché refuge. Toute la police du chef-lieu, naturellement, et M. le Préfet Mathieu Delafosse étaient là.

Le Gouvernement était très embêté de cette nouvelle histoire, à cause du bruit qui commençait à courir que les Trois Frères, agents politiques, n’avaient gardé le silence sur leurs relations électorales, pendant toute la durée du procès, que parce qu’on leur avait promis une évasion bien conditionnée.

Et, de fait, elle avait été soignée ! Elle n’était explicable qu’avec une aide venue du dehors et travaillant, à son gré, sans être dérangée par les gardiens qui prétendaient n’y avoir vu que du feu ! L’enquête n’arrivait point à conclure et se déclarait impuissante à l’expliquer par les moyens ordinaires humains. Les Trois Frères, réunis dans une même cellule et gardés par cinq agents armés qui ne les quittaient pas, s’étaient envolés comme s’ils avaient