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BALAOO

ments de votre audace effrénée ? Quoi ! la garde qu’on fait toutes les nuits sur le mont Palatin…

Patrice, sursautant.

Ah ! le mont Palatin !… je ne savais pas ce qu’elles voulaient dire avec leur baladin !

— Misérable, vas-tu te taire !

Cette vocifération venait de Coriolis. Il avait les yeux hors de la tête et presque le poing levé sur Patrice, coupable d’avoir interrompu M. Noël dans ses exercices. Patrice, instinctivement, recula, se disant en aparté que son oncle était mûr pour le cabanon et se promettant de ne point le lui marchander dès qu’il aurait convolé en justes noces.

Coriolis, voyant son effarement, s’exclama, honteux :

— Laisse-donc continuer, fit-il… Tu l’interromps. Après, il ne se rappellera plus !

— Il faut que je recommence tout, déclara Noël.

— Eh bien ! recommence.

Balaoo, (derrière sa chaise, faisant des gestes comme à la tribune.)

Jusques à quand donc, Catilina, abuserez-vous de notre patience ? Serons-nous longtemps encore le jouet de votre fureur ? Quel terme mettez-vous aux emportements de votre audace effrénée ? Quoi ! la garde qu’on fait toutes les nuits sur le mont Palatin, les soldats distribués dans tous les quartiers de la ville, l’effroi du peuple, le concours de tous les bons citoyens, ce lieu fortifié où s’assemble le sénat, la présence, les regards de ces sénateurs, rien ne fait donc impression sur vous ? Ne sentez-vous