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BALAOO

qu’on vous serve et ne pas croire que tous les plats qui passent sont pour vous !

Gabriel attesta Patti Palang-Kaing qu’il garderait les mains dans ses poches.

Une demi-heure plus tard, ils entraient chez Maxim, descendant d’une auto-taxi qui, n’ayant pas été payée, les attendit, comme il convient, devant la porte.

Balaoo et Gabriel, timides, ne s’étaient point senti le courage de déranger toutes les belles personnes qui encombraient l’allée du milieu. Balaoo, qui s’était déjà risqué dans l’établissement deux ou trois fois (parce qu’il en avait entendu parler à la conférence Bottier entre l’affirmative et la négative), Balaoo avait du reste son petit coin préféré, en entrant, à gauche, derrière la porte. C’est là qu’on était le moins remarqué et le plus tranquille pour manger les bananes et les ananas.

Henry, (le gérant, qui voit entrer Balaoo et son ami.)

Ah ! voilà le professeur hindou. (À un garçon). Baptiste, portez un ananas au professeur hindou (dans les bonnes maisons, il suffit qu’un client vienne deux fois, pour que l’on soit tout de suite au courant de ses goûts et de ses habitudes). Ah ! n’oubliez pas non plus les bananes ! (Baptiste s’éloigne pour exécuter les ordres et revient presque aussitôt.)

Baptiste.

Le professeur hindou voudrait vous parler. Je ne comprends pas ce qu’il me demande.

Henry.

Il parle pourtant français ?