outre mesure Madeleine ; mais Coriolis n’était pas « à prendre avec des pincettes ».
La cérémonie à la mairie était fixée pour dix heures et il en était neuf trois quarts. C’est ce que Patrice fit bien timidement observer à son oncle, lequel avait encore son veston d’intérieur ; enfin, le jeune homme fut étonné, en mettant le nez à la fenêtre, de ne voir, devant la porte, aucun de ces extraordinaires landaux de louage qui ont accoutumé de promener le bonheur légitime datant du jour dans la capitale.
— Une voiture ? Pourquoi faire ? demanda Coriolis.
Patrice pâlit : « Eh bien ! mais, est-ce que le moment n’était pas venu d’aller se marier ?
— La mairie n’est pas si loin ! répliqua l’oncle. Nous irons à pied !
Le jeune homme sursauta. C’était ainsi que le vieil original espérait ne pas se faire remarquer !… en promenant à son bras, sur les trottoirs, sa fille en toilette de mariée, fleurs d’oranger en tête !
Suffoqué, Patrice ouvrit la bouche, sinon pour émettre un son, du moins pour respirer. Coriolis, d’une tape amicale, l’envoya respirer sur le palier.
— Allons ! arrive, lui dit-il, on n’attend plus que toi !
Cependant il l’arrêta encore devant les marches, et Patrice le vit qui se penchait au-dessus de la rampe pour demander d’une voix sonore : « On peut descendre ? »
La voix de Gertrude répondit au même diapason : « Oui, on peut !… »
Alors ils descendirent un étage et entrèrent dans le salon. Madeleine s’y trouvait avec Gertrude. Patrice recula : Madeleine était en noir !…
Il n’en pouvait croire ses yeux. Elle était là, devant lui,