Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
320
BALAOO

Gare de l’Est que l’on n’est point manchot dans l’Empire du Soleil Levant. »

À la fin de la semaine, on lisait encore dans les échos mondains du Gaulois des dimanches : « S. A. R. le maharajah de Karpurthagra, qui est venu en France pour étudier nos mœurs et coutumes et les bienfaits de la télégraphie sans fil, soupe tous les soirs chez Maxim. Son Altesse a rapporté de son pays une recette de riz cru au champagne qui fait les délices des habitués de l’endroit où il est toujours de mode, pour une clientèle bien parisienne, de venir se reposer des travaux du jour. Henry, le gérant que tout le monde connaît, recommande pour la confection de ce plat exotique, mais succulent, l’emploi du Minimum brut de la maison Boisteschansons (marque incomparable). »

Nous n’avons aucune raison également pour passer sous silence ces lignes singulières que chacun put lire dans le Courrier des théâtres, au lendemain du mariage de Mlle Arlette des Barrières, la divette bien connue, avec le ténor Massepain : « Contrairement à la coutume qui s’est implantée chez nous de la disparition des époux après le léger lunch qui suit la cérémonie nuptiale, les nouveaux mariés avaient résolu de passer comme jadis la première journée de noces au milieu de leurs amis. Comme ceux-ci sont nombreux, il ne fallut pas moins de la grande salle des fêtes du restaurant de Mouilly pour les réunir à peu près tous. C’est que tous les théâtres et tous les genres de talents étaient là représentés autour de la toute gracieuse Arlette, si jolie dans sa robe blanche et sous la couronne de fleurs d’oranger. La fête promettait d’être des plus réussies et la gaieté générale commençait à monter autour des tables où se trouvait servi un festin