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CHAPITRE III

la gifle dans la rue et le baiser pendant l’orage


Oui, des pas, dans leur dessin parfait, apparaissaient sur la blancheur plâtrée du plafond.

Ces pieds allaient, venaient, retournaient à leur point de départ et revenaient jusqu’à la tige de métal soutenant les lampes du billard où le malheureux commis-voyageur avait été trouvé pendu !

Aux bruits, aux cris de tout à l’heure, avait succédé presque instantanément un silence de stupeur. Et puis, quelques réflexions montèrent de la foule penchée aux fenêtres, pendant que M. de Meyrentin, toujours immobile, ne cessait de considérer cette piste qui était bien la plus étrange piste du monde.

— C’est-y que les assassins marcheraient comme des mouches ! disait l’un.

— Pisqu’on ne trouvait jamais leurs traces par terre, fallait bien qu’y marchent quéqu’part ! faisait entendre la mère Commère Toussaint, toujours arrivée la première aux « événements ».

Sur un signe du juge, le père Tambour ferma les fenêtres.

Alors, on écarta un peu le corps de Blondel, et M. de Heyrentin monta sur le billard, longuement il examina les empreintes du plafond.