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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/77

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BALAOO

del ?… qu’est-ce que ça peut vous faire, mademoiselle, puisque c’est de la politique ?

— Je vais te dire une chose, Zoé. Je ne crois pas que ce soit de la politique.

— Dites-moi ce que vous croyez alors, et je comprendrai peut-être après.

— Je crois qu’Élie s’est trompé en assassinant Blondel et qu’il voulait assassiner M. Patrice !…

— Oh !… Oh !… Oh !… je vous comprends, mademoiselle, je vous comprends !… Oh ! maintenant, je vous comprends… Oh ! c’est terrible !… Oh !

— M’as-tu compris tout à fait ?

— Oui…

— Qu’est-ce que tu vas faire ?…

— Voilà ! Je vous promets de savoir ce qu’Élie a fait la nuit du crime et je vous dirai tout !…

— Prends garde ?… Il faut que tu saches cela demain… Tu l’as vu, aujourd’hui, Élie. Qu’est-ce qu’il t’a dit ?…

Il m’a dit de lui rapporter encore des rubans…

— J’en étais sûre. Le ruban de mes cheveux a disparu… Je m’en suis bien aperçu, Zoé !… Petite voleuse… rends-moi mon ruban !…

— Quand je ne lui rapporte rien, il me bat à me crever…

— Rends-moi mon ruban !…

— Le voilà !… mais Noël et moi, on est rien malheureux !… on est battu tout le temps…

— Tu ne dois pas les aimer, tes frères ?…

— Ça dépend des jours…

Patrice, plus pâle qu’un mort, écoutait encore, mais il n’entendit plus rien… Bientôt il vit les deux ombres qui se glissaient hors du cellier avec mille précautions.