Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
BALAOO

me fait peur… En l’entendant crier comme ça… j’ai été me coucher…

— C’est vrai que tu as été te coucher ?

— Je le jure. Je l’ai encore dit au juge d’instruction, cet après-midi…

— C’est pourtant ta voix qui a fait ouvrir… Il faut qu’il te connaisse bien, celui qui imite ta voix…

— Est-ce que je sais, moi ?

— Tu dois bien avoir une idée. Tes frères doivent facilement imiter ta voix…

— Je n’en sais rien… je n’en sais rien… — Tu t’es couchée… Et Hubert aussi s’est couché ?

— Ne le répétez jamais… Non ! il a passé la nuit dehors… avec son fusil… il a été braconner dans la forêt… ne le dites pas, il me tuerait…, il est allé braconner avec Siméon…

— Écoute, Zoé, je ne te parle ni de Hubert, ni de Siméon ; mais, si tu veux venir à Paris avec nous et avec Noël, il faut que tu me dises ce qu’a fait Élie, hier soir, pendant qu’on assassinait le commis-voyageur au « Soleil Noir… » as-tu compris, cette fois ? As-tu bien compris ?

— Oh ! oui, mademoiselle… Mais, je vous le jure… je n’en sais rien !…

— C’est bien !… c’est bien !… adieu, Zoé !

— Non ! non ! écoutez !… Je n’en sais rien, parce qu’Élie n’est pas rentré de la nuit !…

— Ah ! tu vois ! c’est déjà quelque chose, cela !… Il n’est pas rentré de la nuit !… Et tu ne sais pas ce qu’il a fait pendant cette nuit-là ?…

— Non !… je le jure, non ! — Eh bien ! il faut que tu le saches…

— Vous croyez donc que c’est lui qui a tué Blon-