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CHAPITRE VIII

la diligence


Patrice fut debout à quatre heures du matin. Il fit sa toilette à tâtons pour ne donner l’éveil à personne.

Voir le juge et puis se sauver, c’était là le plus pressé. Le reste n’était que politesse. Et il continuait de penser que de la rapidité de sa disparition dépendait son salut. Il avait encore dans l’oreille la menace des albinos, après son imprudente poursuite de Zoé : « On le retrouvera bien demain !» Or, demain, c’était aujourd’hui !… Et il noua sa cravate à l’envers. Puis il écrivit, à l’adresse de Coriolis et de Madeleine, deux mots qu’il laissa bien en évidence sur sa table.

Quand il arriva à l’auberge, un garçon d’écurie ouvrait la porte cochère,

Dans le même moment, Michel, le conducteur de la diligence du Chevalet, arriva et se rendit tout de suite à son petit kiosque, situé dans la cour, où, sur un bureau, il feuilleta le registre des voyageurs. Patrice retint une place à l’intérieur. Il aurait toujours le temps de se montrer plus tard, loin du pays, sur l’impériale…

Ceci fait, il fut plus tranquille et s’enquit du juge.

« Une petite souillon » de bonne, qui se frottait encore les yeux, lui apprit que M. de Meyrentin était déjà dans la salle du cabaret, condamnée à tous depuis le drame.