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Page:Leroux - Confitou.djvu/104

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CONFITOU

mares en se levant brusquement, mais alors nous sommes fichus !…

— C’est ce qu’il ne faut jamais dire… exprima gravement le bonhomme.

— Certes !… reprit Raucoux-Desmares, mais vous m’avez tellement surpris…

— Eh bien ! mes adjoints et moi, nous nous demandons s’il ne faut pas prévenir les habitants !… Pour peu que ça continue, ils seront bientôt ici, les Allemands ? et on raconte qu’ils ravagent tout, qu’ils brûlent tout !… Est-ce que vous ne pensez pas qu’il vaudrait mieux s’en aller ?

— Et vous ? qu’est-ce que vous feriez ?

— Dame ! si tout le monde fichait le camp, il n’y aurait pas de raison pour que nous restions, nous autres, à la mairie !… Qu’est-ce que vous en dites ?

— Je dis que votre devoir est de rester et de conseiller à vos administrés de garder le plus grand sang-froid. Prévenez-les cependant. Ceux qui n’ont point, comme vous, de responsabilités pourront s’en aller, s’ils jugent que c’est leur intérêt. On dit que les Allemands ne pillent que les maisons qui ont été abandonnées ; je n’en sais rien. On racontait ce matin à l’institut qu’ils avaient fait des choses atroces