Page:Leroux - De l'humanité, de son principe, et de son avenir, Tome 1, 1860.djvu/181

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science à part, d’une science différente de la morale et de la politique : celle-là sera notre principe pour raisonner. De l’autre, nous nous servirons pour nous inspirer, pour nous guider. Des deux ailes que Platon déclare nécessaires pour nous élever à la connaissance, à la vie, et à Dieu, l’une n’est-elle pas la raison, l’autre le sentiment ou l’amour ? Nous avons dans la formule psychologique de l’homme un principe de raisonnement et de logique ; nous avons dans la formule philosophique de ce même homme, telle que nous venons de la poser, un principe de sentiment. L’une sera, si j’ose ainsi m’exprimer, notre bâton de voyage ; nous marcherons vers l’autre à la lueur de cette autre même, et sous son éclair. Car elle est la vérité pressentie qui nous guide par le sentiment, en attendant qu’elle entre en nous comme connaissance, et règne sur nous à ce titre. On comprendra donc, je le pense, le genre d’utilité restreinte que je prétends tirer de la définition philosophique : l’homme est perfectible, le genre humain est perfectible. certes, encore une fois, je ne demande pas que le lecteur ait la même assurance que moi dans cette doctrine de la perfectibilité. C’est à moi de lui communiquer cette confiance. Seulement j’ai le droit de supposer qu’il ne rejette pas absolument