Page:Leroux - De l'humanité, de son principe, et de son avenir, Tome 1, 1860.djvu/180

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il en résultait nécessairement que, l’une faisant défaut, l’autre n’était pas susceptible d’acquérir, dans les mains des anciens, tout le développement qu’elle comporte ; et de là des erreurs capitales dont nous pouvons aujourd’hui nous affranchir. Nous avons pour ainsi dire une autre muse que les anciens, une autre muse de la morale et de la politique ; nous avons la muse de la perfectibilité. Elle nous est apparue, grâce aux travaux de tant de siècles qui nous ont précédés ; nous ne pouvons faire, et personne ne peut faire aujourd’hui, que cette apparition n’ait pas eu lieu. Même les plus obstinés et les plus rebelles ne ressentent-ils pas la présence de cette muse divine ? On ne peut donc nous refuser de nous inspirer d’elle. Ceux qui nous le refuseraient, nous les renverrions étudier l’histoire, étudier la philosophie. Nous leur dirions de réfuter d’abord Pascal, Charles Perrault, Fontenelle, Vico, Malebranche, Bacon, Descartes, Leibnitz, Lessing, Kant, Turgot, Condorcet, Saint-Simon, et même aussi Fichte, Schelling, Hegel, qui tous ont entrevu, à des degrés divers, et sous des jours différents, la vie collective et progressive de l’humanité. Mais pour cela nous ne commettrons pas la faute que les logiciens appellent une pétition de principe ou un cercle vicieux. Nous avons deux formules, dont une psychologique, résultat d’une