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LE RÉCIT DE CAÏN
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te jure !… je te jure qu’il y a des jours où il me faut chasser le souvenir à grands coups de joie, ou à coups de travail, comme on chasse une bête dangereuse à coups de fouet pour n’en être pas dévoré !…

— Cela s’appelle le remords, mon ami !… »

Elle était devant lui et lui tendait ses lèvres. Il l’embrassa à l’étouffer.

Elle demandait grâce.

« Prenez garde ! Prenez garde ! darling !… Vous me dévorez comme le remords ! Je vous aimerais encore un peu plus, oui, vraiment, encore un peu plus, si vous aviez moins de remords !… Mais allons-nous-en !… Sauvons-nous, mon ami !… loin de cette maison, de cet appartement… Avez-vous vu dans le garage, l’horrible chose !… horrible, en vérité !…

— Quoi donc ? demanda-t-il stupéfait…

— Je veux parler, vous savez bien, darling, de ce mobilier de salle à manger en noyer ciré… »