Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DANGER SE RAPPROCHE
137

qu’il avait trouvé des lacets de braconnier dans le bois, qu’il les avait surveillés et qu’il avait découvert le « fautif ». Ce n’était ni plus ni moins que le jeteur de sorts qui, en l’apercevant, s’était enfui si malheureusement qu’il pouvait bien s’être cassé la jambe…

« Et qu’est-ce que vous en avez fait ? demanda Fanny.

— Mon garçon et moi, nous l’avons ramené sur nos fusils et deux branches d’arbres. Il n’a pas cessé de gémir. Nous sommes bien embarrassés de lui, mais ce n’était pas chrétien de le laisser dans le bois dans un état pareil.

— Vous avez bien fait de le ramener dit Fanny. C’est un pauvre homme. Le Dr  Moutier va aller voir ce qu’il a. Où l’avez-vous déposé ?

— Chez la concierge !

— J’y vais tout de suite… »

Elle entraîna Jacques :

« Darling, je vous en prie, sortez de cet accablement… Soyez fort, continuez à commander à la fortune qui vous a chéri depuis cinq ans… et si quelqu’un sait… ne désespérez pas encore… car alors, il sait depuis cinq ans, et pendant cinq ans il n’a rien dit… et peut-être aussi qu’on ne sait rien et qu’on désirerait savoir !… »

Mais Jacques secoua la tête.

« Il y a, dit-il, des choses là-dedans qui nous dépassent !

— Taisez-vous, petit tchéri !… Il n’y a dans tout ceci qu’une folle qui doit se taire, ou qu’une petite fille très intelligente, qui fait la