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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

de promenade avec Lydia. Elle est venue jusqu’ici pour avoir des nouvelles de son frère et elle a entendu Mme Saint-Firmin qui vous faisait part de ses apparitions. Elle ne put se retenir dans la soirée d’en parler à François, car la conversation qu’elle avait surprise venait corroborer les histoires insensées de cette autre folle d’institutrice : c’était donc à Mme Saint-Firmin que le mort avait parlé et était apparu ! et Mme Saint-Firmin racontait que le mort avait une blessure à la tempe !… Y êtes-vous maintenant ?… »

Et elle ajouta :

« Quand on voit l’effet que les imaginations de Mme Saint-Firmin produisent sur un homme comme vous, Djack ! on ne doit pas s’étonner qu’un petit garçon, qui a failli être asphyxié par le gaz dans la journée, ait des cauchemars le soir, croit voir des fantômes la nuit et pousse des cris comme si on l’égorgeait !… Mais voici tout rentré dans l’ordre encore une fois, Dieu merci !…

— Mais nous partons toujours demain ! » implora Jacques, qui avait écouté les explications de Fanny avec le soulagement visible d’un homme qui, ayant failli étouffer, retrouve le libre jeu de ses poumons.

« Oui, nous partirons et nous emmènerons non seulement Jacquot, mais encore François et Germaine. Il faut soustraire les enfants à tous ces ridicules souvenirs !… Quand ils seront débarrassés de Mlle Hélier et éloignés de la Saint-Firmin… ils ne penseront plus à leur fantôme, et il faut espérer que nous ferons